La photographie infrarouge

En juin 2008, j’ai commencer à m’intéresser à la photographie infrarouge. En photographie infrarouge, la pellicule ou le capteur photographique utilisés sont sensibles à la lumière infrarouge. La partie du spectre captée est en fait l’ infrarouge proche, d’une longueur d’onde de 700 à environ 900 nm (proche du spectre visible), différente de l’ infrarouge lointain, utilisée pour l’imagerie thermique. Un filtre infrarouge est habituellement ajouté à l’appareil photographique, pour filtrer la lumière visible et ne laisser passer que la lumière infrarouge (ces filtres semblent donc noirs, ou rouge très foncés).

spectre-lumiere-visible

N’ayant pas testé l’infrarouge argentique, je vais ici me limiter à l’infrarouge en photographie numérique. Les capteurs des appareils modernes sont équipés de filtres qui bloquent les rayonnements infrarouges. Il existe plusieurs moyens de contourner cette limitation. La première technique, celle que j’ai expérimentée à mes débuts, est d’utiliser un appareil dont le filtre du capteur est réputé de mauvaise qualité et d’en tirer avantage. Généralement un temps de pose long permet de capter suffisamment de rayonnements infrarouges pour obtenir une image satisfaisante. Pour se faire on placera donc devant l’objectif un filtre infra-rouge qui stoppera donc les ondes du spectre visible et ne laissera passer que les ondes infrarouges. Le filtre Hoya R72, le plus commun est celui que j’ai choisi pour mes premières expérimentations.

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J’ai utilisé le bridge Nikon Coolpix 8800, relativement sensible avec un temps de pose acceptable ( 4 à 8 secondes, sur trépied ). Le Nikon D70 est également réputé pour permettre de capturer en infrarouge ! Si vous souhaitez éviter un temps de pose trop long, il faut alors modifier votre appareil en supprimant définitivement le filtre présent sur le capteur et en le remplaçant par un filtre du type Hoya R72. Ainsi votre appareil sera définitivement transformé en appareil capable d’enregistrer les radiations infrarouges ( mais plus le spectre visible, c’est un choix assez définitif à réserver aux amateurs de ce type d’images ). Pour ma part j’ai opté pour l’achat d’un brige Fuji IS-1 IR, un appareil assez rare et spécialement dédié à la prise de vue infrarouge. Les images obtenues sont en fausses couleurs ou en noir et blanc, d’un aspect onirique grâce aux feuillages et aux herbes qui paraissent être rougeoyants ou blancs comme de la neige. Cet apparence est appelée effet Wood, du nom du pionnier de type de prise de vue Robert W. Wood. Les ciels apparaissent noirs, d’où ressortent nettement les nuages qui restent très blancs. Enfin, les portraits pris en infrarouge montrent une peau cireuse, ainsi que des yeux souvent noirs. Ci-dessous, le même sujet pris en photo en vue normale et en infrarouge ainsi que quelques portraits.

Photo IR

Photo IR_New1

Il est important d’utiliser un nombre ISO assez bas et de privilégier un temps de pose plus long car dans les prises de vues infrarouge, le bruit a tendance a monter très rapidement sur les images. Il est également important de vous assurer des bonnes conditions afin que le rendu de vos prises de vue infrarouges soient réussies : pour les paysages, un ciel légèrement nuageux lors d’une journée très ensoleillée est le schéma idéal pour un rendu impressionnant. Pour le reste ou les utilisations spécifiques ( portraits, etc) , je vous conseille d’utiliser un panneau de leds infrarouges afin d’apporter une source supplémentaire d’éclairage. Shootez en RAW afin de pouvoir modifier la balance des couleurs en post-production et de vous permettre un maximum de latitude lors de la retouche du fichier ( en effet, les transformations en chromie sont généralement radicales pour atteindre le rendu souhaité, donc ne négligez pas le 16 BITS et le RAW, histoire d’éviter de finir en bouillie de pixels ! )

LA POST-PRODUCTION

A partir du RAW, il faut à présent générer le fichier final. La première étape consiste à règler la balance des blancs. L’ajuster sur des éléments de végétation est un bon début. Prendre le vert comme référence donnera à votre image infrarouge un rendu proche des tons orangés. L’étape suivante donnera à votre image le rendu que l’on peut voir dans la plupart des images de paysages infrarouges : une végétation très blanche ressemblant à de la neige en été et un ciel très sombre mais bleuté. Pour cela, utilisez le mélangeur de couches de Photoshop. L’opération consiste à inverser les couches rouge et bleu.

  • couche de sortie rouge: rouge 100% –> 0%, bleu 0% –>100%
  • couche de sortie bleue: rouge 0% –>100%, bleu 100% –> 0%

A ce stade du post-traitement, libre à vous ensuite d’ajuster les contrastes et les densités afin de tirer le meilleur rendu possible de votre image. S’il subsiste encore certaines dominantes, libre à vous de les désaturer afin de conserver un aspect bien blanc dans la végétation. Ci-dessous, quelques-unes de mes tout premiers tests de post-traitement de fichiers infrarouges issus du Nikon Coolpix 8800 et du Fuji IS-1 IR :

Photo IRPanorama sans titre1

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